Laurent Blanc : l'entraîneur qu'il fallait à l'OL ?

Après les échecs de Génésio, Sylvinho, Garcia et Bosz, Lyon a changé pour la quatrième fois en trois ans d'entraîneur, et choisi Laurent Blanc. L'ancien des Bleus, champion avec Bordeaux et le PSG devra faire retrouver la C1 aux Lyonnais.
Ça commençait à faire long. Plus de six ans après son dernier match sur un banc français, avec le PSG, en finale de la Coupe de France 2016 contre Marseille (4-2), Laurent Blanc va retrouver les terrains hexagonaux ce weekend, à Rennes. Une entrée en matière compliquée face à des Bretons qui restent sur neuf matches sans défaites et contre qui les Gones avaient pris huit buts en deux matches l'an passé, mais qui ne devrait pas faire peur au champion du monde 1998 : il n'a perdu que deux fois contre Rennes en tant que technicien, contre huit succès et deux nuls. Il faut dire que jusque là, le Cévenol présente des chiffres impressionnants, ce qui peut laisser à penser que l'Olympique Lyonnais a (enfin?) fait le bon choix de coach, après des années de tâtonnement.
Quatre ans après la fin de sa carrière de joueur, le Président s'assoit sur le banc bordelais en 2007. Deux saisons plus tard, après une deuxième place en 2008, il fait des Girondins de Yoann Gourcuff le premier champion non lyonnais depuis 2001, dix ans après leur dernier sacre. La dernière saison est moins brillante en championnat, terminée à la sixième place, mais il emmène tout de même les Bordelais en quarts de finale de C1, éliminés par... Lyon (1-3, 1-0), et après avoir terminé devant la Juventus dans son groupe. Il quittera ensuite la Gironde pour prendre les rênes de l'équipe de France, en laissant un bilan assez exceptionnel de 57 % de victoires en championnat, pour seulement 21,9 % de défaites.
Après une année sabbatique, Blanc est appelé à succéder en 2013 à Carlo Ancelotti sur le banc du PSG, propriété du Qatar depuis deux saisons. La pression est énorme, mais il va très vite se sentir comme chez lui Porte d'Auteuil. En trois saisons, il remporte trois titres de champion, deux Coupes de France et trois Coupes de la Ligue, et dispute trois quarts de finale de C1. Surtout, c'est sans doute sous son mandat que le PSG qatari a paru le plus équilibré et le plus séduisant, notamment grâce à un milieu Verratti-Motta-Matuidi alors sans équivalent en Europe, et aux buts et à l'aura unique de Cavani et Ibrahimovic. Seul bémol, la fin de son aventure parisienne avec l'affaire Aurier, qui écornera son autorité. Malgré tout, il quitte la capitale avec un bilan gargantuesque de 71 % de succès en Ligue 1 et 56 % en C1, et quelques victoires mémorables, notamment ce 9-0 remporté à Troyes pour valider le titre parisien en 2016... à huit matchs de la fin, un record.
Champion avec Bordeaux...
Quatre ans après la fin de sa carrière de joueur, le Président s'assoit sur le banc bordelais en 2007. Deux saisons plus tard, après une deuxième place en 2008, il fait des Girondins de Yoann Gourcuff le premier champion non lyonnais depuis 2001, dix ans après leur dernier sacre. La dernière saison est moins brillante en championnat, terminée à la sixième place, mais il emmène tout de même les Bordelais en quarts de finale de C1, éliminés par... Lyon (1-3, 1-0), et après avoir terminé devant la Juventus dans son groupe. Il quittera ensuite la Gironde pour prendre les rênes de l'équipe de France, en laissant un bilan assez exceptionnel de 57 % de victoires en championnat, pour seulement 21,9 % de défaites.
... relanceur des Bleus...
L'équipe de France que Blanc récupère en 2010 n'avait jamais été dans un état aussi désastreux. Qualifiée au Mondial en Afrique du Sud grâce à la main de Thierry Henry face à l'Irlande (1-1 a.p.), puis éliminée honteusement de cette compétition après des défaites contre le Mexique (0-2) et l'Afrique du Sud (1-2), l'équipe de France avait vu son image quasi détruite par le scandale de la grève de Knysna. Et pour faire bonne mesure, pour son premier match, il doit faire avec une équipe de débutants, tous les participants du fiasco du bus ayant été exclus de ce premier match amical, logiquement perdu en Norvège (1-2).
Repartant de zéro, Laurent Blanc va finalement régénérer cette équipe, avec une charnière Rami-Mexès plutôt solide, la présence de Yohan Cabaye au milieu et l'affirmation du trio Nasri-Ribéry-Benzema en attaque. Et, pour la première fois depuis le Mondial 2006, la France sortira enfin des poules d'une grande compétition, lors de l'Euro organisé notamment en Ukraine, après un succès probant chez le pays organisateur (2-0). Malgré la défaite contre la Suède (0-2), qui condamnera la France à affronter, en vain, l'ogre espagnol en quarts de finale (0-2), Laurent Blanc peut laisser à son ancien complice des Bleus Didier Deschamps une équipe de France qui ressemble à quelque chose, avec 59 % de succès pour 14,8 % de défaites. Blanc l'a remise sur pied, Deschamps la fera gagner.
... esthète au PSG
Après une année sabbatique, Blanc est appelé à succéder en 2013 à Carlo Ancelotti sur le banc du PSG, propriété du Qatar depuis deux saisons. La pression est énorme, mais il va très vite se sentir comme chez lui Porte d'Auteuil. En trois saisons, il remporte trois titres de champion, deux Coupes de France et trois Coupes de la Ligue, et dispute trois quarts de finale de C1. Surtout, c'est sans doute sous son mandat que le PSG qatari a paru le plus équilibré et le plus séduisant, notamment grâce à un milieu Verratti-Motta-Matuidi alors sans équivalent en Europe, et aux buts et à l'aura unique de Cavani et Ibrahimovic. Seul bémol, la fin de son aventure parisienne avec l'affaire Aurier, qui écornera son autorité. Malgré tout, il quitte la capitale avec un bilan gargantuesque de 71 % de succès en Ligue 1 et 56 % en C1, et quelques victoires mémorables, notamment ce 9-0 remporté à Troyes pour valider le titre parisien en 2016... à huit matchs de la fin, un record.
Enfin le bon à Lyon ?
Depuis, tandis que Blanc prenait son temps et refusait bon nombre d'offres européennes, et allait prendre quelques billets à Al Rayyan, au Qatar, Lyon, peu connu pour ça, enchaînait les entraîneurs. Le dernier à avoir dépassé les deux ans de mandat se nomme Bruno Génésio (2015-2019). Malgré un bilan finalement très honorable, il sera démoli par les supporters et remplacé par Sylvinho, qui partira au bout de neuf matches et quatre défaites et remplacé par Rudi Garcia, qui tiendra presque deux ans, avant de laisser la place à Peter Bosz, qui n'aura pas fait mieux. Des choix signés du directeur sportif Juninho, ancienne gloire lyonnaise parti sans regret cet hiver, et qui ont abouti à une première saison, 2020/21, sans Europe pour Lyon depuis 1997, suivi d'une seconde cette année.
Laurent Blanc arrive donc au bord du Rhône dans un contexte très difficile, mais il en a vu d'autres (cf. l'équipe de France). Il a pour lui l'expérience et des qualités de tacticien indéniables. Il a réussi l'exploit de redresser deux équipes (Bordeaux et la France) en perdition et en faire briller une autre comme jamais (PSG). Il détient d'ailleurs le record du plus petit pourcentage de défaites pour un entraîneur de Paris (9,2%). C'est également le deuxième entraîneur le plus titré de l'histoire en Ligue 1 avec 4 championnats, derrière Albert Batteux (8 titres).
À côté de ça, le style de jeu qui fait sa marque de fabrique devrait ravir les supporters lyonnais. Adepte d'un jeu léché fait de transitions rapides et de passes courtes, Laurent Blanc pourrait rapidement faire de l'OL un modèle de beau jeu en France, à condition que son style prenne auprès des joueurs. Son arrivée pourrait bien redistribuer les cartes au sein de l'effectif et profiter à des joueurs comme Houssem Aouar, Jeff Reine-Adélaïde et Romain Faivre, qui ont le profil idéal pour appliquer sur le terrain cette façon de jouer. Une chose est sûre en tout cas : si la mission est délicate, ce sera difficile de faire pire que ses prédecesseurs pour Laurent Blanc.
Commentaires