Mulhouse 2-1 Lyon-Duchère - 12 janvier 2013 / Championnat de France Amateur 2012/2013

S’ils veulent véritablement rester crédibles par rapport à leur discours et à leur objectif de la saison, qui est encore et toujours le maintien en CFA, alors il faudra quand même que les dirigeants du FC Mulhouse se penchent sur la programmation musicale du stade de l’Ill à la fin des rencontres. Car hier après-midi, alors que les joueurs haut-rhinois fêtaient comme il se doit leur succès acquis de haute lutte quelques secondes plus tôt face à Lyon-la-Duchère, c’est bien l’inoxydable « We are the champions » du groupe Queen qui résonnait dans les travées mulhousiennes.

Le DJ du stade aurait-il commis une erreur de manipulation ? Serait-il un poil plus ambitieux que le staff du FCM ? Aurait-il décidé de lui-même qu’il était plus que temps d’oublier cette rengaine sur le maintien ? Mieux, serait-il visionnaire ? Une chose est sûre : bien qu’inappropriée, la musique ne choquait personne alors que la foule, venue en nombre, s’éclipsait dans la nuit mulhousienne. Elle semblait même plutôt bien s’adapter aux scènes de joie qui se jouaient au pied de la tribune Johansen et aux sourires des joueurs du FCM, tout à leur joie d’avoir frappé un gros coup dans ce championnat de CFA.

Oui, un gros coup. Car les coéquipiers de Samir Kecha ont tout d’abord réussi la performance de faire chuter une formation lyonnaise qui occupait encore au coup d’envoi le sommet du général. Et de mettre aussi un terme à cette fâcheuse habitude qu’ils avaient jusque-là de ne jamais gagner contre les équipes de tête. ( «On n’avait pas encore battu un seul élément du top 7 avant ce match », dixit le coach Laurent Croci).

Ils sont enfin parvenus à enchaîner un quatrième succès consécutif en championnat, dont un 3 e d’affilée à domicile. Le tout en s’emparant évidemment des commandes d’un groupe B de CFA qu’ils mènent désormais de deux points par rapport à leur victime du jour, avec un match en retard (programmé à Sarre-Union le 2 février prochain).
« Tout nous sourit en ce moment », pouvait résumer le meneur de jeu mulhousien Pascal Johansen, auteur du but de la victoire à la 63 e sur un plat du pied consécutif à un centre de Liénard. « On fait tous les efforts, on reste fidèles à nos principes, on produit du beau jeu et on gagne à la fin, on ne va pas se plaindre quand même. Je pense que lorsqu’on bat le leader, on envoie forcément un message à la concurrence. » On ne doute plus un seul instant qu’il n’ait pas été reçu.

Bien conscient des perspectives alléchantes qu’il pouvait lui ouvrir, le FCM avait préparé ce rendez-vous au sommet avec encore un peu plus de sérieux et de détermination qu’à l’accoutumée. Si bien qu’il laissait apparaître en début de rencontre quelques signes d’une fébrilité plutôt inhabituelle, à l’image de cet énorme raté de Belony Dumas dès la 2 e minute de jeu. En manquant complètement une passe en retrait pour son gardien Yoann Djidonou, le défenseur central mulhousien mettait directement sur orbite l’attaquant lyonnais Bernard Lopez qui n’en demandait évidemment pas tant pour ouvrir le score (0-1).

Mais malgré ce handicap de départ, pas forcément prévu au programme, les Mulhousiens parvenaient à rassembler leurs esprits et à prendre la direction des débats. Martin Douillard s’offrait une première opportunité d’égaliser, mais son tir manquait le cadre de quelques centimètres. Un quart d’heure plus tard, Dimitri Liénard, le meilleur sur le terrain hier, lui, ne laissait pas passer sa chance et égalisait d’une frappe limpide des 25 mètres. Du grand art.

À nouveau dans le coup, le FCM ne relâchait plus son emprise et privait son adversaire aussi bien de ballon que d’occasion. Pascal Johansen n’avait dès lors plus qu’à poser la cerise sur le gâteau au cœur de la deuxième mi-temps. Pour le plus grand bonheur des 1500 spectateurs... et du DJ du stade de l’Ill.