Oberlauterbach 1-4 Mulhouse - 12 octobre 2014 / Coupe de France 2014/2015

C’est le genre de match dont l’issue ne fait, en principe, aucun doute : d’un côté, une équipe hiérarchiquement supérieure qui domine de la tête et des épaules ; de l’autre, un «petit» qui se bat avec ses armes et s’accroche avec courage à la lueur d’espoir qui subsiste tant que le break n’est pas fait. Seulement voilà, dans ce type de rencontre aussi déséquilibrée, la pratique ne rejoint pas toujours la théorie. Parce qu’il existe en Coupe de France une part d’impondérables impossible à maîtriser et qu’un coup du sort suffit parfois à battre la logique en brèche.
Hier à Oberlauterbach, 7e de DH, le FC Mulhouse a ainsi confisqué le ballon 90 % des 90 minutes. Mais il a dû prendre son mal en patience et faire preuve d’intelligence pour faire la différence. En faisant tourner le ballon, en alternant jeu court et jeu long, il a fini par lézarder le bloc plus que compact d’une USOE coriace. Mais son détour dans le Nord du Bas-Rhin n’a rien eu d’une promenade de santé. «On a fait courir les Bas-Rhinois et on les a usés. On a été sérieux de bout en bout, mais tant que le score n’était que de 1-0, nous n’étions pas à l’abri » , respire Raphaël Gherardi, double passeur décisif. Un premier corner de ce même Gherardi, repoussé sur sa ligne par Renckert, puis repris de la tête par Oswald sur le poteau gauche, donna dès la 3e un aperçu des intentions mulhousiennes. Mais le FCM dut attendre la 23e et un autre corner de l’ex-Racingman pour transpercer la carapace locale. En renard des surfaces, Sébastien Da Silva exploita du front le rebond d’un ballon que personne n’avait dévié au 1er poteau (23e ). Malgré leur écrasante domination, les hommes de Gharib Amzine butèrent ensuite longtemps sur des «Orange» pas pressés de se faire essorer par un adversaire évoluant deux divisions plus haut. «A la mi-temps, je n’avais qu’un reproche à faire à mes joueurs : qu’ils n’aient pas été capables de marquer davantage», dira le coach haut-rhinois après-coup, «Mais je leur ai dit aussi qu’avec la maîtrise qui était la nôtre, Oberlauterbach aurait du mal à tenir 90 minutes.»
«Nous savions que si nous encaissions le 2e but, c’était fini». Mais qui sait comment aurait tourné la partie si la seule frappe des Honorables, signée Julien Geyer à la 41e , avait attrapé le cadre plutôt que les nuages ?
Peut-être le scénario esquissé par l’entraîneur-joueur d’Oberlauterbach, Fabrice Muller, aurait-il pris corps. «Le but, c’était de tenir le plus longtemps possible. Nous savions que si nous encaissions le 2e but, c’était fini.» Ce 2e but tomba à la 62e lorsque Benjamin Genghini, entré en jeu 5 minutes plus tôt, trompa de près Lucas Schmaltz après une remise de la tête de Da Silva. L’ex-Strasbourgeois eut ensuite la présence d’esprit de laisser filer un centre de Gherardi que son avant-centre catapulta au fond d’un plat du pied (64e). Avec un doublé et 1 passe, «Seb» Da Silva pouvait être content de son après-midi.
Et que dire du magnifique 4e but de Samir Kecha à la 83e ?
Sur un ballon repoussé à 25m par la défense de l’USOE, le rentrant mulhousien expédia une surpuissante demi-volée du gauche dans la lucarne d’un Schmaltz scotché sur ses appuis. Pour la beauté du coup, le remplaçant des «Villageois» Nicolas Martiradonna adoucit la note sur un corner direct à la 89e. «Cette faute de concentration est mon seul regret» , pointe un Amzine tout de même satisfait. «La qualif est au bout. Nous allons maintenant pouvoir nous préparer à un beau derby de CFA à Sarre-Union samedi (18h).»
Ce jour-là, le FCM se déplacera de nouveau dans le Bas-Rhin. Avec, cette fois, une énorme pancarte dans le dos : celle de leader invaincu du groupe B de CFA.