Bayern Munich 2012/2013 : Comment les Munichois ont marché sur l’Europe ?

Les origines de cette efficacité

Après deux saisons compliquées où les Bavarois ont laissé le titre domestique à Dortmund et une finale de Ligue des Champions perdue à domicile en 2012 face à Chelsea, Jupp Heynckes décide de faire quelques ajustements qui amèneront le club sur le toit de l’Europe.

Conservant la grande partie de son onze de l’an passé, le technicien allemand intègre Dante et Mario Mandzukic dans l’équipe. Les deux deviennent alors titulaires indiscutables dès leur arrivée (45 matchs pour Dante, 40 pour Mandzukic).

Ces venues ont pour effet d’améliorer la qualité de l’effectif et de peaufiner l’idée de jeu de Heynckes : possession, occupation de la moitié de terrain adverse sur la largeur, pressing constant, jeu direct vers l’avant, percussions des ailiers qui rentrent à l’intérieur. Une stratégie visant à étouffer l’adversaire.

Ce choix fut payant car le Bayern Munich 2012/2013 termine la saison avec 46 victoires en 54 matchs toutes compétitions confondues (85%) et seulement trois défaites. Une moyenne de 2,8 buts inscrits par match mais le chiffre le plus intéressant est le nombre de fois où les opposants du Bayern ont trouvé le chemin des filets de Manuel Neuer. Cela n’est arrivé qu’à 33 reprises. Moins d’un but encaissé par match (0,6). Preuve d’une efficacité dans les deux surfaces.

Records historiques

Si cette saison 2012/2013 s’est conclue par un triplé historique pour le Bayern Munich (Championnat, Coupe d’Allemagne, Ligue des Champions), les traces laissées par cette équipe sont marquantes.

En Bundesliga, le club de Bavière a littéralement roulé sur ses adversaires, laissant derrière lui une montagne de records. Leader du championnat les 34 journées, le Bayern termine la saison avec 29 victoires et 91 points (sur 102 points possibles). Cela équivaut à une moyenne de 2,68 points par match, record en Europe pour les 5 grands championats avec la Juventus saison 2013/2014. Record de points à la mi-saison (49 sur 51 possibles), 25 unités d’avance sur le deuxième, Dortmund, nombre de victoires à l’extérieur (15) et bien d’autres exploits ont été réalisés par ce mastodonte.

18 buts encaissés par Neuer et 18 clean sheets, 98 buts marqués. Ces statistiques en Bundesliga liées à la philosophie de jeu de Jupp Heynckes pouvaient susciter l’interrogation en Ligue des Champions, notamment à cause de deux défaites dans la compétition face au BATE Borisov en phase de groupes et Arsenal en huitièmes de finale retour. La performance de l’année est cette double confrontation face au FC Barcelone en demi-finale. Victoire 4-0 à l’aller, succès 0-3 au retour. Le Barca n’a pas existé sur les 2 rencontres. Avec un duo « Robéry » au sommet de son art, un Thomas Müller plus efficace que jamais, les Bavarois arrivent prêts en finale contre Dortmund, comme un symbole. Munich s’impose à la dernière minute grâce à une réalisation d’Arjen Robben.

Un grand coach tournant à 76% de victoire lors de son premier passage à Munich (numéro 1 dans l’histoire du club pour les entraîneurs à plus de 100 matchs), un effectif composé de tauliers tels que Lahm, Ribéry (3e du Ballon d’Or en 2013), Boateng, Robben, Schweinsteiger ou encore le jeune Alaba et des joueurs dans la rotation comme Gomez, Kroos et Shaqiri, ce Bayern Munich 2012/2013 est certainement l’une des équipes les plus solides et effrayantes de la dernière décennie. Cette équipe était spéciale, si particulière que même Pep Guardiola n’a pas pu faire aussi bien que son prédécesseur allemand. Il aura fallut attendre 2020 et l’aube d’une nouvelle décennie pour qu’un autre coach allemand, Hansi Flick, réitère la performance de Heynckes.