Haguenau 2-3 Mulhouse - 26 octobre 2014 / Coupe de France 2014/2015

Un combat de tous les instants, une logique hiérarchique mise à mal, des buts, de la tension, un scénario imprévisible jusqu’au bout du bout : dans le petit dictionnaire du football illustré, le rendez-vous qui a opposé hier le FR Haguenau au FC Mulhouse pourrait très bien servir de définition du «parfait match de Coupe de France». Assommés par leur adversaire dans le temps additionnel de la deuxième mi-temps de la prolongation, il ne fait aucun doute que les Haguenoviens, eux, rangeraient plus volontiers leur défaite derrière la définition du «parfait match qui dégoûte». Mais il ne fait absolument aucun doute que ces derniers se remettront bien vite de cette élimination tant leur prestation d’hier a mis en lumière d’innombrables qualités. A l’heure du coup d’envoi, on savait les Bas-Rhinois, actuels 4e du CFA 2 et invaincus depuis le début de saison toutes compétitions confondues, capables de donner du fil à retordre au FC Mulhouse, leader de la division supérieure (CFA). Ils n’ont pas déçu. Solides physiquement, bien organisés tactiquement et menés par leur remarquable trio offensif (Giesi, Mastronardi, Imbs), les hommes de Philippe Knobloch ont bel et bien poussé dans leurs derniers retranchements des joueurs mulhousiens qui ont finalement encaissé autant de buts en 120 minutes qu’ils en ont encaissé depuis le début de saison en championnat (2). Autant être clair, cette donnée ne consolera en rien le FR Haguenau, mais elle n’inquiètera pas non plus le FC Mulhouse, reparti du Bas-Rhin avec ce qu’il était venu chercher. «La qualification et rien que la qualification, voilà ce que nous voulions, résumait l’entraîneur Gharib Amzine à l’issue des débats. On s’attendait à rencontrer des problèmes. Quasiment tous les autres résultats de ce 6e tour démontrent que c’est compliqué de gagner. Très franchement, là, tout de suite, je ne veux penser qu’au seul résultat. Le contenu, j’y reviendrai plus tard. Toujours invaincu depuis le début de saison (soit depuis 11 matches officiels, 17 matches en comptant la préparation), le FC Mulhouse continue donc son petit bonhomme de chemin, en espérant avoir le droit de voyager dans les Dom-Tom au prochain tour puisqu’il en a fait la demande auprès de la fédération (le tirage au sort des onze représentants ultra-marins sera effectué dès demain). En attendant de s’avoir s’ils auront la chance de ressortir les tongues et le Monoï à la mi-novembre, les coéquipiers de Martin Douillard devront en tout cas veiller à bien récupérer de leurs nombreux efforts consentis hier sur la large pelouse du Parc des sports.
S’ils se sont comme d’habitude bien vite octroyés la possession de balle et les premières occasions (dès la 7e , Mathlouthi a certainement inscrit d’un retourné acrobatique le plus beau but de la saison dans la catégorie des «buts refusés pour hors jeu»), les Mulhousiens ont eu en revanche la surprise de se retrouver menés à la 40e suite à un penalty transformé par Giesi. Un retard qu’ils comblaient peu avant l’heure de jeu de la même manière par l’intermédiaire de Mathlouthi (1-1, 58e), qui se faisait ainsi justice lui-même après une faute bien évitable de Woelfflin.
1-1 : le match était relancé et le FC Mulhouse semblait ne plus vouloir le lâcher, d’autant qu’il avait été tout près d’être mené 2-0 quelques minutes plus tôt (Imbs 49e , Giesi 53e). A nouveau dominateur, le FCM attendait toutefois le début de la prolongation pour prendre l’avantage grâce à son «maestro» Gherardi, auteur d’une frappe victorieuse à l’entrée de la surface, mais surtout d’une nouvelle prestation de haut vol ce dimanche.
Haguenau était tout proche du KO. Mais alors qu’il semblait poser un premier genou à terre, son attaquant Imbs perforait à lui seul le rideau défensif haut-rhinois avant de se heurter à Sommer. Le ballon revenait ensuite dans les pieds de Mastronardi pour le 2-2. La rencontre devenait complètement folle et s’offrait tour à tour aux deux équipes. Ebede, l’ancien international camerounais, réalisait des miracles dans les buts haguenoviens alors que son compère Imbs manquait la balle de match à la 115e devant Sommer. La séance des penalties se dessinait à l’horizon quand, soudain, Douillard profitait des arrêts de jeu pour déborder côté gauche et adresser un centre parfait. Bien qu’amateur de sushis, Asbabou se régalait du caviar et expédiait les siens au 7e tour. Et peut-être même à l’autre bout du monde. On en saura plus demain...